Introduction des instruments
Jusqu’en 1888, la capoeira était pratiquée avec une sorte de tambour. C’est après l’abolition que des instruments légers et transportables furent introduits (berimbau et pandeiros, respectivement d’origines africaine et portugaise), et que le toque de la « cavalaria » ou cavalerie était joué pour avertir de l’arrivée des autorités et permettre aux capoeiristes de fuir.
Bien que connaissant un développement important, la capoeira reste encore une pratique de rue. Ce n’est qu’au début des années 1930 qu’un virage est engagé permettant la réhabilitation de cet art.
Evolutions de la capoeira jusqu’à aujourd’hui
Capoeira Regional
En 1930, un capoeiriste Bahiannais nommé Mestre Bimba (Manoel dos Reis Machado, 1899-1974) fonde la première école : Centre de Culture Physique et de Lutte Régionale Bahianaise. A la capoeira traditionnelle sont intégrées des techniques provenant d’autres pratiques : batuque, boxe, jiu-jitsu, art martiaux asiatiques…
Afin de distinguer la Lutte Régionale Bahianaise de la pratique de rue, il développe une méthode d’apprentissage basée sur une séquence de 8 enchaînements et fixe un règlement à respecter dans son académie. Le style « Capoeira Regional » est caractérisé par un jeu assez martial, une batterie sommaire et des toques particuliers :
Batterie :
- 1 berimbau
- 2 pandeiros
Toques :
- Benguela
- São Bento Grande da Regional
- Santa Maria
- Cavalaria
- Idalina
- Amazonas
- Iuna
Capoeira Angola
En 1941, une autre figure illustre, Mestre Pastinha (Vicente Ferreiro Pastinha, 1889-1981), fonde sa propre académie à Bahia également, dans un courant d’enseignement serait plus proche des traditions et des origines : le « Centro Esportivo de Capoeira Angola ». Selon certains chercheurs, c’est Mestre Pastinha qui aurait introduit l’Atabaque dans la batterie d’instruments. La capoeira Angola se caractérise par un jeu proche du sol, assez théâtralisé, utilisant la malice et les déplacements d’animaux, une batterie complexe et des toques propres :
Batterie d’Angola :
- 1 atabaque
- 3 berimbaus (Gunga, medio, viola)
- 2 pandeiros
- 1 agogô
- 1 reco-reco
Toques d’Angola :
- Angola
- São Bento Pequeno de Angola
- São Bento Grande de Angola
Grâce à ces développements, la capoeira quitte l’illégalité en 1940 et le gouvernement la déclare « véritable sport national » au début des années 1950.
Par la suite, la capoeira s’est nourrie de nombreuses influences pour évoluer vers la forme que l’on connaît aujourd’hui, appelée « capoeira contemporaine ». Ce style, en expansion dans le monde entier, a vu naître de nombreux groupes tels que Abada Capoeira, Capoeira Brasil, Senzala Capoeira, Muzenza Capoeira, Herança Cultural… ou Nova Geração Capoeira !